Thursday, April 2, 2015

les limites économiques

L’économie que j'enseigne a l’université n'est qu'une science humaine. Elle n'y a aucun principe de divinité qui la pousserait vers les firmaments des cieux. C'est une science qui s'adapte aux humains. Elle est opportuniste. Elle utilise tout ce qu'elle trouve sur son chemin pour apparaitre. Elle a le don d'imitation prodigieuse. Elle vous met du physique quantique pour analyser des données financières. Elle vous donne une proposition sur base des processus stochastiques qui n'ont aucune existence à la hauteur de leurs belles espérances. Elle fait tout pour vous compliquer la tache de comprendre qu'elle vous pousse à posséder. Elle est implacable dans ses entêtements théoriques. Vautrées dans des habits faits pour d'autres plus grands et plus durs, les sciences économiques ne cherchent pas a découvrir une autre planète. Elle est trop bien chez elle sur la terre pour tenter une escapade astronomique vers des milliards d’étoiles apparemment sans propriétaire. Le jour elle ira là-bas, ça sera la fin du monde de la contemplation gratuite. Les propriétaires vous diront  pointer votre télescope. Nos bonnes théories parleront du bien que les taxes font pour ne pas trop regarder le soleil brûlant. Ça sera tellement vrai que nous payerons sans se rendre compte qu'on est entré dans l'ère du vide marchandé. Le marché des astres aura alors poussé la croissance économique aux portes des dividendes. Déjà des industries commencent à poindre le bout de leur nez car il faut aller là-bas pour rejoindre les promesses du lointain charmant. 
Je me trompe souvent. Je ne verrai pas ce jour  les marchés s'empareront des astres lointains. Je serais devenu poussières astrales et vagabondes autours de quelques astres inconnus. Alors pendant que je suis encore là. Laissez-moi douter. 
Je doute for que les sciences économiques deviennent une science universelle, capable d'expliquer les lois de production, de distribution, et d’échange partout et en tout. 
L'homme peut s'hasarder et utiliser sa propre rhétorique pour, par exemple, calquer ses principes économiques sur ceux du règne animal et végétal. Mais il est à parier que beaucoup des principes économiques seront incapables d'expliquer le choix de vie ou de mort chez des êtres dont les motifs spirituels sont totalement inconnus aux humains, piégés par un sens raffiné du haut et du bas, du plus et du moins, du début et de la fin, et du plein et du vide. 
On peut effectivement penser que tous les êtres sont égoïstement marathoniens du gain, du toujours plus, et du dégoût qui vient avec le gout. Comme ils vivent comme nous, nous devons partager un même dénominateur commun. Après tout, ils doivent cheminer sur les mêmes chemins du désir de se multiplier, se photographier, se cloner, et laisser derrière soi, soi-même. 
C'est déprimant de penser que mêmes les êtres si petits que le bout de mes cheveux soient à ce point friand du gain. Derrière, il y a l’idée, que rien ne tient debout sur cette terre. Il n'y a aucun être dans cette jungle naissant avec des vertus du refus, d'abandon, de perte, de disparition volontaire et immédiate. Pire il n'y a aucun qui se nourrisse pour consciemment s’offrir en nourriture. Il y a de victimes, mais victimes d'inconscience. Elles ne luttent pas pour perdre. Je parle des vrais volontaires sans leur volonté égoïste. Celui sur qui l'hasard n'imprime pas sa volonté. Il va échouer dans les mains de son bourreau qui lui même marchera calmement vers sa fin heureuse. Il est évident que j'ai besoin de mes principes économiques pour mettre de l'ordre dans mes pensées.  
Comme attaché a l'instant zéro, j'entrevois des liens indéfectibles entres les choses, les éléments, et les êtres. Seulement, je doute que mes principes économiques puissent régenter cet univers bien contradictoire dans ses rotations et révolutions. Les principes économiques ne peuvent aller jusqu'au plus profond de l'univers et expliquer les luttes bestiales qui s'y déroulent. 
Que les sciences économiques fassent du beau et du mauvais temps sur la terre des hommes, il n'est pas souhaitable que ces sciences aillent dire aux insectes comment ils doivent se comporter pour produire plus, gagner plus, et sauvegarder plus. 
Un Adam Smith chez les insectes fera un tabac. Et viendra de génération d'insectes dites intelligentes qui découvrira comme les John von Neumann and Oskar Morgenstern les bases de la théorie de jeux. Un peu d'intelligence ici et là ne peut faire que plus du mal. Tout doit être possédé chez les humains. Il y a comme une éternité dans des choses qu'on a accumulé. 
Peut être que le monde d'ailleurs obéit aux mêmes lois universelles que nous, mais certainement les principes économiques ne sont pas assez vertigineux pour expliquer le silence assourdissant du monde animal et végétal fasse au bruit de nos machines à pousser la planète vers son néant.


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